Engorgement chronique au tribunal judiciaire de Rouen : une crise de moyens

À Rouen, les délais de traitement des affaires par la justice sont devenus inquiétants. Pour une procédure classique devant le tribunal judiciaire, il faut désormais compter 18 mois d’attente minimum avant qu’un dossier ne soit examiné sur le fond. Une situation dénoncée par les professionnels du droit qui pointent un manque criant de moyens.

“C’est devenu la norme que d’attendre plus d’un an pour une décision de justice à Rouen, déplore Maître Duval, avocate pénaliste. On se retrouve à plaider sur des faits vieux de deux ans, avec des situations qui ont évidemment évolué entre-temps.”

Engorgement, retards accumulés, nombre insuffisant de magistrats… Le tribunal judiciaire de Rouen croule sous les dossiers en souffrance. Chaque année, plus de 50.000 nouvelles affaires y sont enregistrées, toutes matières confondues.

Pour le président du tribunal, la crise des moyens est patente : “Malgré les efforts de mon personnel, nous manquons cruellement d’effectifs pour absorber cette charge monumentale. Le regroupement des anciens tribunaux n’a pas été accompagné des renforts suffisants en greffiers, magistrats et fonctionnaires”

Les défenseurs dénoncent également le manque d’ouverture de nouvelles salles d’audience, engendrant des reports de plus en plus fréquents. Un cercle vicieux qui alourdit encore les délais.

Du côté du ministère de la Justice, on reconnaît des “difficultés” mais veut croire aux effets à terme du chantier de reconstruction lancé par le gouvernement. De nouvelles places de magistrats ont été promises d’ici 2025. Reste à convaincre les professionnels qui réclament des solutions rapides face à cette crise judiciaire rouennaise.

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