« J’ai du mal à comprendre ce dossier », convient d’emblée la présidente du tribunal judiciaire de Brest Nathalie Le Borgne, le vendredi 3 juin 2022.
Il est vrai que de l’enquête ressortent vite des éléments troublants. La plaignante qui dénonce des faits de violence à la charge de son ex-concubin a une attitude ambiguë. Elle présente d’abord quatre certificats médicaux qui constatent des taux d’incapacité de travail différents. Elle verse ensuite des photos d’hématomes qui ne correspondent manifestement pas aux coups allégués. Elle refuse enfin de remettre les appels téléphoniques et les messages sollicités par les policiers pour ne donner que des captures d’écran sélectionnées par ses soins, plus tard.
Quoi qu’il en soit, le prévenu clame à la barre : « Je nie totalement les faits ». Il explique s’être rendu au domicile de son ex-concubine à la demande de cette dernière. Sur place, il serait intervenu à six reprises pour empêcher la femme de se défenestrer. Quand il la quitte, elle le menace de déposer une plainte et lui adresse de multiples messages comme : « Tu vas voir ce que c’est de taper une femme ! ».
Comment sonder l’insondable ?
Reste que la plaignante n’est pas présente à l’audience pour éclaircir les faits. Le doute s’installe d’autant plus au cours des débats que la sœur de l’ex-concubine témoigne : « La version de (Monsieur) est plus crédible que celle de ma sœur psychologiquement fragile ».
« Je ne comprends pas », répète la juge. « Vous n’êtes pas la seule », renchérit l’avocat de la défense, Me Ronan Appéré.
Bien plus, l’avis est partagé par le représentant du parquet, Titouan Felut, qui requiert une relaxe « à défaut d’avoir des certitudes ».
Me Ronan Appéré est, en revanche, davantage certain de la manipulation de la plaignante, notamment en raison de l’incompatibilité des coups invoqués et des hématomes observés. « Comment pouvez-vous sonder l’insondable ? », lance-t-il enfin à la magistrate qui prononce la relaxe.
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