« C’est une connerie ! », résume le jeune homme pour cet incendie qui a ravagé 5 000 m², aux abords de la plage de Sainte-Anne du Portzic, à Brest. Mais le président Xavier Jublin n’en reste pas à cette pauvre réponse et insiste : « Qu’allait-il arriver, selon vous, en mettant le feu à une broussaille ? ». D’une voix lasse, le mis en cause ajoute : « On pensait s’amuser bêtement ! », étant avec un mineur (jugé devant le tribunal pour enfant). Et encore ? Sans conviction, il précise : « J’avais consommé du cannabis et le feu s’est propagé en une seconde ». Il répète : « C’est une connerie ». Son indolence perceptible se vérifie par le rappel de son contrôle judiciaire qu’il n’a guère respecté, « l’estimant disproportionné au regard des faits ».

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Un procureur vert… de colère !

Cette désinvolture fait bondir le représentant du ministère public, Romain Liverato. Les mots qui tombent alors du parquet augmentent l’expression ahurie du prévenu. « Une immaturité inacceptable » ou encore « une nonchalance qui le rend indolore à ce qui se passe », retient le procureur, avant d’exposer les graves conséquences écologiques de « la connerie ». Prévenant que « ce n’est pas un réflexe judiciaire d’intégrer cette dimension dans la réponse pénale », le magistrat se livre à un réquisitoire contre les « dégradations de la planète », rappelant qu’« un effort accru s’impose pour protéger la faune et la flore ».

De cette colère froide surgit la proposition de peine : six mois ferme et six mois avec un sursis probatoire de dix-huit mois. Hébété, le jeune homme n’a de cesse d’acquiescer. Sans préjuger de la fibre écolo de la juridiction, la sanction est rabaissée à un emprisonnement de dix-huit mois assorti d’un sursis simple. Le président ajoute une amende de 2 000 € pour appuyer « la prise de conscience ».

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