Sur la place Guérin, comme chaque jour, une vieille dame connue de tous vient nourrir les oiseaux, ce jeudi 21 avril 2022. Un homme s’élance sur elle, les pieds joints, en s’écriant : « Ton sac ! ». Au sol, la septuagénaire reçoit d’autres coups par celui qui lui répète : « Ton sac ! Vous les vieux, vous êtes riches ! ».

Les faits sont rapportés par les témoins qui viennent au secours de la personne âgée. Rapidement sur les lieux, les pompiers la prennent en charge. Si un certificat médical retient dix jours d’incapacité totale de travail, le traumatisme qu’elle éprouve est grand. À l’audience du tribunal judiciaire de Brest, ce vendredi, elle craint encore d’être confrontée au quadragénaire gardé dans le box.

Enfin parvenue à la barre avec l’aide d’un avocat prévenant, elle a une crise d’angoisse qui secoue sa frêle silhouette. « Depuis l’agression, j’ai perdu douze kilos », dit-elle, avant d’ajouter : « Je suis en colère de m’être laissée faire mais j’étais pétrifiée ! ».

La représentante du parquet intervient alors pour la rassurer : « Vous avez vécu un état de sidération. Vous n’avez pas à culpabiliser ». La victime sourit néanmoins avec le souvenir d’un pompier qui compare son oreille enflée à celle de « Jumbo ».

Un schizophrène qui refuse ses traitements

Dans le box, le prévenu, amorphe, ne reconnaît qu’une claque, niant avoir tenté de dérober le sac. L’homme répond au président Manuel Delmas-Goyon, les mains placées sous le pantalon de jogging au niveau des parties intimes.

Le magistrat s’empresse alors de le rappeler à la décence : « Pourriez-vous enlever vos mains de cet endroit. Ce serait plus distingué pour le tribunal ! ».

Force est de constater « l’altération de son discernement » préconisé par l’expert psychiatre, relevant « un trouble schizophrénique ». Or, il ne veut pas se soigner.

D’où sa dangerosité pointée par Me Valérian Meunier, qui estime que sa cliente « a eu de la chance ». C’est également l’avis de Véronique Wester-Ouisse, pour le ministère public, qui requiert un emprisonnement de trois ans.

Dans le prolongement de la plaidoirie de la défense assurée par Me Noémie Lebigot, la juridiction répressive condamne Viri Miria à une peine de trois années de prison, dont une année avec un sursis probatoire de trois ans.

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