À la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Brest, ce vendredi 25 février, l’homme de 39 ans à la barre pleure. Comme l’instituteur gronde l’élève, le président Christophe Subts tonne : « Vous avez passé l’âge de faire des bêtises ! ». Entre deux reniflements, le prévenu s’explique : « Que voulez-vous monsieur le juge ? Trop bon, trop con, je n’aurais pas dû », cherchant l’approbation de l’huissier à proximité.

« Mettre la vie des autres en danger est insupportable ! »

Il est vrai qu’avec plus de deux grammes d’alcool, l’absence de permis et un casier judiciaire comportant six condamnations, il n’aurait pas dû percuter un mur avec un véhicule le 3 août 2021 dans la région brestoise. Avantage cependant : il s’est spontanément dénoncé à la gendarmerie locale. « Voilà qui est positif », concède le magistrat.

La voix d’Isabelle Johanny, pour le parquet, se fait dès lors entendre : « Qu’il se livre aux gendarmes, c’est une bonne chose. Mais qu’il mette la vie des autres en danger, c’est insupportable ! ». L’observation à peine faite, elle requiert un emprisonnement de cinq mois et une interdiction de conduire pendant deux ans. « Oh la la », lâche le trentenaire, quasi naïvement, à l’écoute de la réquisition. Assurant seul sa défense, il implore le juge de lui accorder un bracelet électronique. Son vœu est exaucé, avec une peine de quatre mois de prison et l’interdiction de conduire sollicitée par le ministère public.

« Sous le coup de la vengeance »

Une femme de 52 ans lui succède à la barre. Sous l’empire de 1,7 g d’alcool, elle emboutit volontairement le véhicule neuf de son ex-époux le 14 mai 2021 à Saint-Renan. Sa jeune fille présente dans la voiture révèle en effet aux gendarmes qu’elle était alcoolisée. « Elle m’a dit qu’elle allait enfoncer la voiture de papa », a-t-elle dit avant de préciser. « Je suis sortie en pleurant ».

Sa mère avoue l’intentionnalité du geste : « J’ai agi sous le coup de la vengeance ! ». L’infirmière qui dit être « en burn-out » confie au président : « J’ai commencé par boire un verre, puis deux et voilà où l’on arrive ». « Il en reste que ce comportement est irresponsable en présence de son enfant mis en danger physiquement et psychologiquement », lui répond la procureure qui requiert un emprisonnement de trois mois assorti d’un sursis simple et une suspension du permis de conduire pendant huit mois.

Particulièrement volubile, la prévenue parvient à convaincre le magistrat à prononcer une peine de deux mois avec sursis et une suspension de six mois.

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