Joël Taledec, le président du tribunal de commerce de Saint-Malo – Dinan, a fait le bilan de cette drôle d’année 2021. Et il l’a fait sans détour, dans son discours prononcé lors d’une audience solennelle de rentrée à huis clos :
« L’année 2021 a été le théâtre d’un vaudeville permanent entre État, santé, médecins malgré eux à la télévision, news, fake news, nous avons tout eu sauf une avalanche de défaillances. L’État avec son ‘quoi qu’il en coûte’ a fait le job. La politique peut être un objet de discorde mais pas la réalité des aides qui aura sauvé nombre d’entreprises. »
Joël Taledec ne veut pas oublier les difficultés et les drames qu’a semés le virus de la Covid-19 dans les familles, « nous leur témoignons empathie et compassion ».
Il n’en reste pas moins que les entreprises s’en sont bien sorties « et particulièrement en Bretagne ». Les statistiques de la juridiction malouine en témoignent.
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Des redressements en baisse
Concernant les procédures collectives, le nombre de redressements judiciaires a diminué de 61 % (13 en 2021 contre 33 en 2020). Les placements d’entreprises en liquidation judiciaire, par contre, se sont maintenues (58 en 2021 contre 59 en 2020). 138 clôtures – qui interviennent une fois que tout a été entrepris pour régler les dettes de l’entreprise en liquidation – ont eu lieu en 2021.
Plus de contentieux mais…
Le nombre de litiges commerciaux à régler, il fallait s’y attendre après la parenthèse de 2020, a remonté : 119 jugements rendus (+ 75 %), 26 ordonnances de référé (+ 73%), 122 affaires nouvelles (+ 30 %). Pour autant, le contentieux est « toujours en baisse depuis 4 ans », rappelle Joël Tadelec.
« En cause : l’incitation régulière de la loi à orienter tous les acteurs économiques vers le règlement amiable de leurs différends ; la recherche de solutions amiables et de conciliations ou de transactions avant le procès. »
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1 382 créations nettes
Pas étonnant non plus, 2021 aura été nettement plus dynamique que 2020 en terme de créations d’entreprises (2 539 inscriptions au registre du commerce, + 30 %). Dans le détail, 653 commerces ont été immatriculées (+ 20 %), 1 066 sociétés commerciales (+ 25 %) et 819 sociétés civiles (+ 31 %). Les radiations, elles aussi, sont en hausse : 1 157 (+ 41 %). Mais le bilan est meilleur : 1 382 créations nettes contre 1 136 en 2020.
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Agir sur le plan économique et moral
« Tribunal de Commerce n’est pas synonyme de sanction ou faillite mais c’est d’abord un lieu où des juges spécialisés apporteront leur concours et leur expertise au chevet des entreprises en difficulté pour les sortir par le haut ! », rappelle Joël Taledec.
Deux juges sont en charge de cet aspect, « les chefs d’entreprise ne doivent pas hésiter à se renseigner auprès du greffe. Tous les contacts noués avec la chambre de Prévention sont totalement secrets ».
Cela peut permettre, par exemple, de mieux gérer « la fin du quoi qu’il en coûte » pour les activités impactées par la crise sanitaire, via des moratoires ou étalement des dettes.
Ce travail de fond se double aussi d’une aide apportée aux chefs d’entreprises sur le plan moral, « pour éviter tout découragement et aboutissant à un drame irréversible. C’est gratuit, c’est anonyme ».
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