Scopelec respire un peu. Mais tout n'est pas réglé.
Scopelec respire un peu. Mais tout n’est pas réglé. (©Illustration Fabien Hisbacq – Actu Occitanie)

Ils étaient dans une impasse il y a encore quelques jours. Les salariés de la plus grande Scop de France, Scopelec, née en Occitanie il y a un demi-siècle, avaient crié presque dans le vide durant des mois. Depuis novembre 2021, quand ils ont rendu publique la perte de plusieurs contrats avec le géant des télécoms Orange, dont il est un des grands sous-traitants pour l’installation de la fibre.

Orange avait en effet décidé de se passer des services de Scopelec pour une partie des prestations. Une grosse partie. Qui représente 40 % du chiffre d’affaires de Scopelec, estimé à 475 millions d’euros en 2021. 

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1 000 emplois environ étaient menacés

« Au 1er avril 2022, à moins que la situation n’évolue dans un sens favorable, plus de 1 000 collaborateurs pourraient se retrouver sans activité », avertissait fin mars 2022 la société, qui compte 3 600 salariés environ, dont plusieurs centaines en Occitanie (son siège social est à Sorèze dans le Tarn).

L’annonce n’avait que peu ému au niveau national et Orange s’était même permis de préciser que le non-renouvellement des contrats s’expliquait notamment par la baisse de qualité des prestations… Elus, Etat et syndicats n’avaient rien pu y changer. Orange était resté inflexible. Et par un jugement du 17 mars 2022, le tribunal de commerce de Lyon avait finalement décidé de placer la société en procédure de sauvegarde. Et Scopelec attaquait Orange en justice pour rupture brutale de la relation commerciale.

« Si rien ne bouge, ce sera l’un des plus gros PSE (NDLR : Plan de sauvegarde de l’emploi) en France de ces dernières années, alertait Frédéric Mazars, délégué FO, syndicat majoritaire chez Scopelec.

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Tout s’est accéléré en quelques jours

Puis, première lueur d’espoir, le tribunal de commerce de Paris avait demandé le maintien provisoire des contrats jusqu’au 8 avril, jour auquel une audience était renvoyée. La veille, jeudi 7 avril, environ 200 salariés de Scopelec avaient décidé de manifester devant les locaux de campagne d’Emmanuel Macron. Cela n’a pas été possible, mais les manifestants sont partis en direction du ministère de l’Economie. Et ils ont finalement été reçus par la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runnacher. 

Tout n’est pas réglé

Qui leur a annoncé une bonne nouvelle : Orange accorde un surcroît d’activité de 18 mois, soit jusqu’à mi-2023. Une sorte d’accompagnement pour traverser la tempête. Une victoire pour les salariés. Même si c’est moins que ce qu’il demandait. D’après leurs calculs, seulement 40 % des mille employés menacés auront encore du travail. Et les modalités de départ des autres ne sont pas encore définitivement fixées.

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Quant à l’audience au tribunal de commerce de Paris du vendredi 8 avril, elle a bien eu lieu. Mais la décision judiciaire devait être mise en délibéré.

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