À Quimper, l’Association Agora Justice aide les victimes dans leur accès au droit, honore des mandats et des contrats judiciaires. Elle accueille aussi des stages de citoyenneté ou de sensibilisation aux dangers des stupéfiants. Une petite institution fondée par un juge et une éducatrice spécialisée en 1985. Agora Justice est aujourd’hui elle-même devant la justice, pour la contestation du licenciement économique d’une intervenante sociojudiciaire (ISJ) et de la secrétaire comptable, intervenus en 2018.
L’affaire a été examinée en audience, ce vendredi matin au palais de justice de Quimper. « Le licenciement économique notifié à mes clientes fait l’objet d’un détournement de motif. Et constitue en cela un licenciement abusif ». Me Le Guillou Rodrigues conclut sa plaidoirie non sans ?explicitement dire que les licenciements tiennent à ses yeux plus de la mésentente de la nouvelle directrice, arrivée quelques mois plus tôt, avec les deux plaignantes, dont l’une cumule plus de vingt ans de service.
La santé financière de l’association au cœur des débats
L’avocate quimpéroise aura, au préalable, cherché à précisément démontrer la bonne santé financière structurelle de l’association, en appuyant sur trois indicateurs : « Pas de baisse de recettes, des postes non supprimés et les embauches succédant au départ des deux plaignantes ».
Contestant la simple volonté d’éviction, l’avocate de la défense, M Menotti, a d’abord plaidé « la régularité de la procédure de licenciement », glissant aux conseillers prud’homaux que les salariées « ont elles-mêmes demandé leur licenciement ». Et d’insister : « L’association faisait face à certaines difficultés financières signifiées dans un courrier du commissaire au compte, évoquant l’état de cessation de paiements si les charges ne devaient pas être réduites ». D’ajouter : « Il n’y avait pas d’autres postes pour reclasser les deux salariés. Un poste a été rouvert un an après le départ de l’ISJ et la comptabilité est sous-traitée depuis ».
Le conseil de prud’hommes rendra sa décision le 18 février. « Il est vraiment étonnant qu’une association telle qu’Agora Justice n’ait pas accompagné autrement ces licenciements », sourcillait M Le Guillou Rodrigues en quittant la salle d’audience.
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