À Dax, l’ex-vice-procureure de la République à Bordeaux a assuré, devant les élus, les personnalités militaires et judiciaires présentes dans la salle, sa volonté de poursuivre l’ambition de Florence Bouvier. « Je m’attellerai à être l’animatrice de notre communauté de travail pour la faire vivre autour d’objectifs communs et favoriser un environnement de travail serein et bienveillant, préalables indispensables pour rendre une justice de qualité. »
Le tribunal de Dax, « dynamique » selon le procureur de la République Rodolphe Jarry, a initié depuis l’an passé, entre autres, « une convention pour renforcer [ses] liens avec les maires des Landes, une transition numérique de la justice (PPN, NDLR), un centre de prise en charge des auteurs violents ». Le magistrat s’est tourné vers la nouvelle présidente en poste : « Comme vous le voyez, les sujets ne manquent pas. De nombreux ont d’ores et déjà été accomplis, mais d’autres restent encore à mener. »
Manque de moyens
Soulignant « une nette augmentation de l’activité », le procureur a précisé que l’année 2021 a comptabilisé 1 023 mesures de garde à vue. « C’est sûr que lorsque l’on vient de Bordeaux, ça parait peu, mais à Dax, c’est énorme. C’est une augmentation de 25 % par rapport à 2020 et 55 % par rapport à 2019 », a t-il ajouté.
« Est-ce normal de faire fonctionner une institution, socle de notre démocratie, grâce au seul dévouement de ceux qui la composent ? »
Estimant que cette hausse globale du nombre de gardes à vue s’expliquait en partie par l’augmentation du nombre de dossiers pour violences conjugales, le magistrat a indiqué « une augmentation de 70 % en trois ans des procédures pour violences intra-familiales ». En 2019, 283 dossiers sur ce type de violences avaient été traités à Dax. L’année dernière, ce nombre est passé à 483.
Dernier point du bilan dressé par les magistrats, les effectifs. Souffrant d’un taux de 20 % de vacance de poste, le tribunal judiciaire de Dax « doit fonctionner avec des moyens matériels et humains insuffisants », a soupiré Laure Vuitton. Reconnaissant les mérites des fonctionnaires et magistrats dacquois « qui ont su tenir avec une actualité judiciaire lourde sur fond de crise sanitaire », la nouvelle présidente s’est interrogée : « Est-ce normal de faire fonctionner une institution, socle de notre démocratie, grâce au seul dévouement de ceux qui la composent ? » Selon un récent rapport de la Conférence nationale des présidents des tribunaux judiciaires, il manque en France, aujourd’hui, 1 500 magistrats. « À Dax, ça représente sept juges », a expliqué la présidente.
Le constat dressé, une charge de travail importante semble incomber à la nouvelle présidente. « Je ne peux pas aujourd’hui vous présenter un programme puisque s’ouvre pour moi une période d’observation », a t-elle préféré indiquer pour l’instant.
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