La marque de cosmétiques L’Occitane a été condamnée par le tribunal judiciaire de Paris pour avoir utilisé l’univers graphique très personnel de Jean-Charles de Castelbajac et doit suspendre l’utilisation de la ligne de soins incriminée
Le tribunal judiciaire de Paris a condamné le groupe de cosmétiques L’Occitane pour « concurrence déloyale et parasitaire » et « contrefaçon de droits d’auteur » au détriment du styliste Jean-Charles de Castelbajac pour l’utilisation de son univers graphique, composé d’angelots et de couleurs primaires.
Dans un jugement rendu fin novembre par la troisième chambre civile du tribunal judiciaire de Paris, compétente en matière de propriété intellectuelle, L’Occitane Internationale et les sociétés PMJC et M & L Distribution ont été condamnées pour avoir commercialisé à partir de Noël 2018 une ligne « L’Occitane X Castelbajac », reproduisant les codes graphiques du créateur, désormais styliste de Benetton.
Les juges ont considéré « comme fautif le fait de suggérer que M. de Castelbajac aurait accepté de s’associer au lancement de ces produits de soin, ce qui n’est pas le cas ». Le Tribunal a ordonné l’arrêt de la commercialisation de cette ligne. Estimant le préjudice prévisionnel de Jean-Charles de Castelbajac à 940 000 euros, le Tribunal a condamné solidairement L’Occitane, PMJC et M & L Distribution, à 60 000 euros de préjudice moral et 100 000 euros en réparation de la concurrence déloyale et parasitaire.
L’Occitane en appel
Lors de l’audience, les sociétés poursuivies ont estimé que de Castelbajac « ne pouvait s’arroger un monopole sur des éléments aussi communs que des cœurs, des yeux, des étoiles ou des phylactères ». Elles ont fait appel du jugement. Sollicité mardi, le groupe L’Occitane n’a pas donné suite.
Dès ses débuts dans les années 70, Jean-Charles de Castelbajac s’est distingué avec des créations joyeuses et colorées, des dessins d’angelots, d’étoiles, d’éléments héraldiques avec ses couleurs de référence (rouge, jaune, bleu). « Ce qui me touche, c’est que mon travail graphique est reconnu et protégé par la justice », a déclaré de Castelbajac, actuel directeur artistique de la marque Benetton.
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