Osez le féminisme a saisi mi-octobre la justice pour violation du droit. L’association soutient que les critères de recrutement des candidates sont « discriminatoires »

Le conseil de prud’hommes de Bobigny se penchera le 21 juin 2022 sur les conditions de participation des candidates au concours Miss France, a-t-on appris mercredi 1er décembre auprès de l’avocate de l’association Osez le féminisme, qui a saisi la justice pour violation du droit du travail.

Le dossier a été brièvement évoqué mercredi lors d’une audience de « conciliation » qui s’est révélée infructueuse, ce qui a conduit au renvoi de l’affaire pour un examen au fond, a expliqué Me Violaine De Filippis-Abate.

Osez le féminisme soutient que les critères de recrutement des candidates sont « discriminatoires » – notamment car on leur impose de mesurer au moins 1,70 m, d’être célibataires et « représentatives de la beauté » – et que les jeunes femmes devraient être liées par un contrat de travail aux producteurs du spectacle.

Contrats de travail

Mi-novembre, après le lancement de cette offensive judiciaire, la productrice télé et présidente de la Société Miss France, Alexia Laroche-Joubert, avait annoncé que « les 29 Miss qui seront à l’antenne le 11 décembre sur TF1 se verront proposer des contrats de travail ».

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Selon Me De Filippis-Abate, cependant, le contrat proposé ne porte que sur la seule journée de l’élection, et pas sur les semaines de répétition qui précèdent, ce qui relève selon elle d’une « argumentation incompréhensible ». La Société Miss France s’est refusée à tout commentaire après l’audience de mercredi.

Dans l’attente d’une éventuelle décision de justice l’an prochain, Osez le féminisme va « continuer à se mobiliser » contre un concours dont le règlement « ne vise qu’à propager et renforcer des stéréotypes sexistes », a indiqué sa porte-parole, Céline Piques. « La société française a avancé, et ce concours qui promeut l’archétype de la jeune fille bonne à marier est de plus en plus considéré comme ringard », a-t-elle ajouté.

En octobre, la ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, Élisabeth Moreno, avait jugé « has been » les règles régissant le concours, et souhaité qu’« elles changent ».

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