Dans un véhicule arrêté le 18 mars dernier par la brigade anticriminelle à Brest, ont été découverts quelques centaines de grammes de cannabis dans un premier sac, treize grammes de cocaïne dans la boîte à gants et 3 700 € dans une sacoche ostensiblement ouverte sur la banquette arrière. Le dealer présumé, un homme de 19 ans en détention provisoire, et son complice, âgé de 21 ans, étaient renvoyés ce mardi 26 avril devant le tribunal judiciaire de Brest dans le cadre d’une comparution immédiate.

Un jeu d’esquive pendant l’interrogatoire

Sans casier judiciaire, les deux prévenus, l’un dans le box, l’autre à la barre, n’ont manifesté aucune gêne ou nervosité lors des débats. Bien au contraire, comme des délinquants chevronnés, ils se sont adonnés d’emblée à un jeu d’esquive pendant l’interrogatoire du président Xavier Jublin. Ce qui n’a pas échappé au magistrat madré : « Pour quelqu’un qui n’a pas de casier, vous avez l’air bien expérimenté », a-t-il lancé. Et d’ajouter : « Je vous précise que ce n’est pas un compliment ! ».

Peu leur importe cependant, au point que les échanges ont parfois été dignes d’un sketch de Raymond Devos. Question : « Vous avez été arrêtés alors que vous circuliez ? ». Réponse : « Non, nous étions à l’arrêt du fait des policiers après avoir circulé ! »… Bref, cette discussion vaine s’est finalement close par les derniers mots du juge : « On n’est jamais surpris avec les dossiers de stup, ce qui est dit à l’audience ne correspond jamais à la réalité du dossier ! ».

« Plus on est proche de la marchandise, moins on est important ! »

S’en sont suivies les paroles classiques des autres intervenants. À défaut d’être convaincu par « la sincérité éblouissante » des prévenus, le procureur de la République, Camille Miansoni, a requis douze mois de prison ferme pour l’auteur principal et neuf mois pour son complice. Quant à Me Rabah Laraba, l’avocat de la défense, il a cherché à minimiser la responsabilité pénale, ne voyant en l’espèce que « des pions » dans un trafic de drogue. Et de trouver la formule : « Plus on est proche de la marchandise, moins on est important ! ».

Les novices avertis s’en sont sortis avec respectivement dix mois de prison, dont six avec un sursis probatoire, et dix mois de prison assortis d’un sursis simple. Affaire suivante !

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