Le premier nous ramène au…

Le premier nous ramène au plus fort de la crise du Covid, en 2020. Après treize ans dans un petit bureau d’études de l’Entre-deux-Mers, Solange (1), 49 ans, est congédiée. « Licenciement économique », lui dit son patron. « Licenciement discriminatoire lié à la santé de ma cliente, diabétique et qui ne pouvait pas reprendre le travail au bureau à la sortie du premier confinement », pense, au contraire, l’avocate de la salariée. Présent, le gérant est prêt à s’expliquer devant les quatre juges non professionnels. Impossible, l’heure tourne.

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On change de secteur : l’aide à domicile, gros pourvoyeur d’emplois avec le vieillissement de la population mais aussi travail difficile, souvent à temps partiel. Les conseillers se penchent sur la démission d’une assistante de vie auprès de personnes handicapées. « Une démission nulle pour vice de consentement », soutient son avocate.

Les versions antagonistes sont le lot d’une audience de jugement aux prud’hommes. Lorsque les parties trouvent un accord amiable, l’affaire s’arrête à la conciliation

Pauline, 57 ans, travaillait pour une société coopérative, dans l’agglomération bordelaise. Elle-même handicapée, elle ne devait pas s’occuper de personnes atteintes d’un handicap moteur lourd. « Son employeur n’a rien respecté », affirme son avocate. Un jour, Pauline a été agressée sexuellement par le mari d’une bénéficiaire. « Elle a alerté son travail et on lui a dit : ‘‘Posez-vous, soufflez. Vous avez un bénéficiaire à aller voir cet après-midi.’’ C’est son fils qui est venu la chercher et l’a prise en charge », assure sa défenseure.

L’assistante de vie démissionne peu après. Une décision « réfléchie » pour l’avocate de l’employeur. Selon elle, « l’ensemble de la société s’est mobilisé après l’agression » et « toutes les démarches ont été accomplies pour accompagner la salariée qui doit être déboutée » de ses demandes d’indemnisation.

« Épuisement professionnel »

Les versions antagonistes sont le lot d’une audience de jugement aux prud’hommes. Lorsque les parties trouvent un accord amiable, l’affaire s’arrête à la conciliation.

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Arrive le cas de Zoé, la trentaine. Elle a été licenciée par visio dix jours après le début du confinement, en mars 2020. Elle travaillait depuis quatre ans dans un cabinet d’architectes bordelais comme assistante administrative et technique. On lui reproche des retards, « un comportement désinvolte », « un état d’esprit négatif » et « un choix de s’isoler ». L’avocate de Zoé, elle, raconte la descente aux enfers d’une jeune femme « surchargée de tâches multiples », explosant le nombre d’heures supplémentaires, qui « a tout donné jusqu’à l’épuisement professionnel ». Zoé s’est lâchée sur la messagerie interne et des mots peu amènes sur son patron sont exhumés à l’audience.

Obtiendra-t-elle gain de cause ? Réponse le 22 juillet, comme pour tous les dossiers. En 2021, les prud’hommes de Bordeaux ont été saisis d’un peu plus de 2 000 nouvelles affaires. Deux fois moins qu’il y a dix ans. Selon des spécialistes du droit du travail, cette baisse, observée au niveau national, s’explique par une complexification de la procédure.

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