Ce lundi, un homme de 73 ans était renvoyé devant le tribunal judiciaire de Brest, pour des violences habituelles commises sur son ex-épouse de novembre 2015 à novembre 2021, dans la région de Lesneven.
Le président Christophe Subts ouvre les débats par ces mots : « C’est une triste histoire ! ». Avec la victime aujourd’hui âgée de 66 ans, le septuagénaire a été marié de 1972 à 2008. Le divorce était prononcé en raison des violences conjugales commises par ce dernier sous l’empire de l’alcool. En 2012, alors que ce dernier était devenu abstinent, le couple a repris la vie commune.
Cheveux arrachés, fracture du fémur…
Mais l’homme rompt très vite son serment, et sa compagne vit de nouveau « dans une crainte permanente », selon ses dires. À la barre, elle rappelle le calvaire que lui fait vivre celui qu’elle a rencontré à l’âge de 16 ans. « Cheveux arrachés, fracture du fémur… », énonce-t-elle avant de préciser : « Quand j’étais jeune, je me taisais, et j’ai divorcé pour éviter un meurtre ». « J’ai repris la vie commune car je croyais en son abstinence », poursuit-elle. Le président résume : « Bref, 50 ans de violences ! ». L’incapacité totale de travail ne peut dès lors être évaluée.
« C’est quand même la faute de madame »
Au milieu du prétoire, le prévenu ne conteste pas les faits. Il cherche néanmoins à partager sa responsabilité : « C’est quand même la faute de madame, parce qu’elle me provoque et elle boit ». Du banc de la partie civile s’échappe alors un démenti catégorique. Pour autant, il continue : « Elle est toujours en train de gueuler car elle ne sait pas parler ». Et d’ajouter : « Je tapais ma femme parce qu’elle avait des mots durs envers moi ! ».
Le représentant du parquet, Arthur Rigal, lui rappelle qu’en 2004, il a déjà été condamné pour des violences conjugales. « Vous vous en souvenez ? », insiste le magistrat. « Non, c’est vieux », lui répond le septuagénaire. La voix du ministère public tonne aussitôt : « Pas dans la tête de madame ! ».
L’avocat de la défense, Me Arthur Pellen, trouve les mots qui calment la discussion : « L’espoir peut renaître quand l’alcool est loin ». Mais le plaideur avoue également que « c’est une bien triste histoire ! ».
Son client est finalement condamné à un an de prison. La peine est assortie d’un sursis probatoire pendant deux années, avec notamment l’interdiction de tous contacts avec celle qui revendique son statut de partie civile sans réclamer de dommages et intérêts.
Source Google News – Cliquez pour lire l’article original