Selon un proverbe, « la ruse du voleur surpasse celle d’une personne de bien ». Cet adage est de nouveau illustré ce lundi, devant le tribunal judiciaire de Brest, par l’affaire pour laquelle comparaissait un homme de 20 ans. Prétextant une maladie, il s’était présenté au domicile d’une femme âgée pour solliciter un verre d’eau et un médicament susceptible de le soulager. À peine avait-elle tourné le dos qu’il avait dérobé ses clés de maison et de voiture, avant de disparaître. Les faits s’étaient déroulés le 17 août 2021 à Brest.
Le même stratagème dans une affaire précédente
Interpellé peu après le larcin, le jeune homme avoue d’emblée aux policiers : « C’est bon, c’est moi qui ai pris les clés ». Dans le box, le prévenu confirme ses aveux : « J’ai sonné chez elle par hasard et j’ai soustrait les clés ». Et d’ajouter : « Mais j’étais vraiment malade ! ». La victime, qui se constitue partie civile à l’audience, abonde : « Oui, il se tordait de douleur ». Un des magistrats sursaute : « Nous avons jugé une affaire semblable, en septembre dernier ». Une brève vérification de la greffière permet de le vérifier. « Qu’avez-vous à dire ? », lui demande alors le président Christophe Subts. Surpris, le jeune homme bafouille. Il reste muet quand la vieille dame surmonte l’épreuve de la barre pour évoquer ses insomnies depuis ce vol perpétré grâce à sa générosité. Non sans émotion, elle confie aux juges : « Vous savez, mes petits-enfants ont pleuré quand ils ont su qu’un homme m’a ainsi trompée chez moi ! ».
« L’occasion fait le larron ! »
Au terme d’un silence gêné se fait entendre la voix de la représentante du parquet, Véronique Wester-Ouisse, dénonçant « un vol vicieux ». Contre celui qui « n’a aucune émotion envers les autres et qui s’ancre dans la délinquance », elle requiert un an de prison, au vu d’un casier judiciaire déjà garni de trois condamnations. Les débats se prolongent par la défense assurée par Maître Chantal Sève, selon qui « il ne voulait pas voler. Il était malade et c’est l’occasion qui fait le larron ! ». L’avocate ne croit pas si bien dire, puisque le mot « larron » signifie « voleur » au regard de son origine latine « latro »… Jugé comme tel, il est sanctionné par une peine d’emprisonnement de six mois, confondue avec une précédente sanction.
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